Finir en beauté, rue Fondary, Paris, juin 1981, accrochage, peintures de Combas et Di Rosa
Finir en beauté. A l’entrée du loft, « Istambul not Constantinople » titre de cette toile rock’n roll arabisante de Combas, orne (please horn !) le premier mur. A ses côtés, l’ami Di Rosa et ses papiers découpés, genre Matisse Africain, sortent de la case, abandonnent la bande dessinée pour embrasser le monde libre, celui de l’art où tout semble possible.
A l’étage, un putois côtoie un koala, distributeur de bonbon "Pez". Au dessus, une planète de plage par Catherine Viollet. Plus loin, une tête de clown psychopathe signée ostensiblement (à la Dubout, la signature est un des motifs de l’oeuvre) Combas. Au fond, contre le mur, une série de cerfs de Rémi Blanchard, hommages à Courbet, à l’arte povera et à la bad painting.
Egoïsme militant, je n’ai plus de photos avec les œuvres de Maurige, Blais ou Alberola. Même la mémoire me fait défaut. Juste le souvenir d’affiches arrachées, à la Hains ou Villeglé, par Blais et peintes à l’ombre de Malevitch et Chagall ; souvenir, celui d’immenses toiles, abruptes et sublimes, de Maurige dans la partie haute du loft : colonne sans fin à la Brancusi, ébauchée sur toile.
Finir en beauté, la peinture s’invite dans un retour fulgurant (un come back : l’artiste n’est pas mort !) et offre les prémices d’une diversité culturelle loin de l’uniforme des avant-gardes.
Finir en beauté, rue Fondary, Paris, juin 1981, accrochage, peintures de Viollet, Combas, Di Rosa et Blanchard
Finir en beauté, rue Fondary, Paris, juin 1981, Catherine Viollet, acrylique sur toile libre 220x220 cm
Finir en beauté, rue Fondary, Paris, juin 1981, au sol, installation de Rémi Blanchard
To end in a believe of glory, accrochage, Espace des Blancs Manteaux, Paris, octobre 1981
To end in a believe of glory, Espace des Blancs Manteaux, Paris, octobre 1981, peintures de Combas, Boisrond, Viollet et Blanchard
To end in a believe of glory. Les travaux de François Boisrond affirment une simplicité et une efficacité picturale qui associe les sensibilités du Pop Art, des grands affichistes français comme Villemot et Savignac, des mascottes ou autres cadeaux publicitaires (du bonhomme Schuss des Jeux Olympiques de Grenoble – première mascotte de l’histoire des JO- au familier Pioupiou de la fameuse réclame « On a toujours besoin d’un Petit Pois chez soi »), ou encore, et parmi d’autres, à celles d’illustres personnages comme Zebulon ou Snoopy. Les peintures de Combas revendiquent un melting-pot culturel mélangeant allègrement genoux-cailloux-hiboux, images d’Épinal et enseignes de coiffeur Africain, peinture de genre et peinture d’histoire. Celles de Rémi Blanchard affichent dans cette exposition de fortes influences où se mêlent l’esprit des installations de l’Arte Povera et l’art de la récupération (carton, morceaux de céramique, fourrures, velours, etc.) de la bad painting en général et de Julian Schnabel en particulier. Les œuvres ici présentées par Hervé Di Rosa sont d’une facture particulièrement brute ; papier mâché, carton et toile de jute joutent avec des sujets triviaux, sexuels et bigarrés. Les peintures de Catherine Viollet s’inscrivent alors pleinement dans cette mouvance Figuration Libre. Manifestement « Bad Painting » elles proposent l’association de sujets issus tant de l’histoire de l’art que de celle du cinéma. Les héros de la mythologie grecque côtoient les stars d’Hollywood sur toiles libres.
L’une des caractéristiques commune à l’ensemble des artistes ici présentés est celle de prendre la liberté de faire figurer l’art sous toutes ses formes, sans frontière de genre et d’origine, sans hiérarchie entre haute et basse culture.
Ce début des années 1980 est, entre autre, celui des radios libres et de la world music.
To end in a believe of glory, Espace des Blancs Manteaux, Paris, octobre 1981, peintures de Combas, Viollet et Blanchard
To end in a believe of glory, Espace des Blancs Manteaux, Paris, octobre 1981, Rémi Blanchard, "Le cerf dans l'espace", peinture sur carton, 200x187 cm, collection Robert Combas
To end in a believe of glory, Espace des Blancs Manteaux, Paris, octobre 1981
To end in a believe of glory, Espace des Blancs Manteaux, Paris, octobre 1981, François Boisrond, Catherine Viollet, Hervé Di Rosa et Rémi Blanchard
To end in a believe of glory, Espace des Blancs Manteaux, Paris, octobre 1981, peintures de Dirosa
To end in a believe of glory, Espace des Blancs Manteaux, Paris, octobre 1981, peintures de Boisrond, Viollet, Combas
To end in a believe of glory, Espace des Blancs Manteaux, Paris, octobre 1981, peintures de Boisrond (gauche et droite) et de Combas (centre)
Photos Georges Rousse et Hervé Perdriolle